De nombreux concitoyens m’ont récemment interpellé au sujet de la prise en compte de la problématique du bien-être animal dans les travaux de l’Assemblée nationale, et je partage leurs préoccupations.
La question du respect de la sensibilité du vivant dans toutes ses dimensions, et en particulier à travers celle des animaux, doit imprégner de manière plus forte le droit et l’action publique dans notre pays.Le sujet recèle en lui une complexité majeure, celui de notre lien en tant qu’homme et société à la nature, celle qui nous fait vivre mais dont on risque de détruire les fondements.
C’est dans cet esprit que j’ai abordé les débats sur la proposition de loi relative à la souffrance animale, ainsi que la campagne en faveur d’un « Référendum pour les animaux ».
Premièrement, j’estime qu’un débat d’une telle complexité sur le plan éthique et moral ne devrait pas faire l’objet d’une question à laquelle on répondrait par oui ou par non. C’est la raison pour laquelle je juge que l‘organisation d’un référendum ne se prêterait pas forcément à la tenue d’un débat apaisé et de qualité.
Deuxièmement, s’agissant de la proposition de loi sur les souffrances animales discutée à l’Assemblée nationale la semaine dernière, je regrette que le débat n’ait pu aller à son terme puisque je souhaitais voter pour. En effet, le texte tel qu’il avait été adopté en commission posait de premiers jalons en matière de bien-être animal afin d’interdire des pratiques qui ne me semblent plus correspondre aux attentes de notre société. Des délais suffisamment longs étaient prévus pour permettre aux rares activités concernées de mettre en place une transition en douceur.
Par ailleurs le texte avait été expurgé des dispositions les plus problématiques, notamment les propositions d’interdictions de différentes techniques de chasse, puisque plusieurs amendements, ont été adoptés afin de protéger notre patrimoine cynégétique national.
Enfin, sachez que de mon point de vue, porter une thématique aussi lourde de sens pour notre société doit se faire après une large concertation avec les acteurs concernés. Par exemple, le Gouvernement pourrait mener un travail en profondeur, en prenant en compte à la fois l’aspiration de nos concitoyens à une meilleure prise en compte du bien-être animal, le développement durable, le respect des libertés de chacun, la nécessité de préserver notre puissance agricole et de renforcer notre autonomie alimentaire, afin d’envisager ce débat dans toute sa complexité, avec suffisamment d’éléments nous permettant d’évaluer le bien-fondé de nos choix.