Je suis intervenu auprès de la ministre déléguée chargée de la citoyenneté, sur le harcèlement de rue alors que le cas d'une étudiante strasbourgeoise, frappée et insultée en pleine rue ce mois-ci, met en lumière l'ampleur des violences envers les femmes dans l'espace public, que la création du délit d'outrage sexiste il y a deux ans peine à faire reculer.
Le harcèlement de rue, comme comportements adressés aux personnes dans la rue, les bars, les transports, visant à les interpeler verbalement ou non, leur envoyant des messages intimidants, insistants, irrespectueux, humiliants, menaçants, insultants, touchent principalement les femmes. Le caractère répétitif et violent de ces harcèlements génère un environnement hostile, portant ainsi une atteinte inacceptable à la dignité et à la liberté.
C’est pour faire face à ce phénomène que la loi du 8 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexistes et sexuelles a mis en place le délit d’outrage sexiste. Or, le bilan de cette nouvelle infraction n’est pas vraiment concluant puisque depuis son entrée en vigueur seules 1 300 amendes ont été délivrées, sans connaitre la part d’amende forfaitaire ou celle issue d’une procédure engagée par la plainte d’une victime. Il est aussi à craindre que certaines amendes ont été qualifiées d’outrage sexiste alors qu’il s’agirait d’une infraction sexiste et sexuelle de catégorie plus grave.
Face à cette situation, j’ai demandé au gouvernement de prendre des mesures pour lutter contre les agressions sexuelles et le harcèlement de rue.