Près de deux ans après le début de son parcours parlementaire riche de 468 heures de débats, le projet de loi relatif à la bioéthique, auquel je me suis opposé, vient d’être adopté définitivement. Il soulève plus d'interrogations qu'il n'apporte de solutions, et ouvre la voie à des pratiques telles que l'autoconservation des gamètes sans motif médical, la modification d'embryons humains, ou des expériences permettant de mélanger ADN humain et animal.
Concernant la procréation médicalement assistée (PMA), désormais remboursée aux couples de femmes et aux femmes célibataires, le texte prévoit une reconnaissance de la filiation permettant ainsi aux couples de femmes ayant recours à la PMA de voir leur accès à la filiation facilité dans l'acte de naissance et par le biais d'une reconnaissance conjointe anticipée réalisée pendant la grossesse. Les couples de femmes qui ont recouru à une PMA à l'étranger avant que cette révision de la loi ne soit promulguée auront trois ans pour faire une reconnaissance et établir la filiation de l'enfant. Le projet de loi prévoit également une reconnaissance, sous conditions, de la filiation d'enfants nés à l'étranger de gestation pour autrui (GPA) – possibilité encore interdite en France.
Ce vaste texte prévoit également la suppression du délai de réflexion pour une interruption médicale de grossesse (IMG), l’ouverture du don du sang aux hommes homosexuels sans condition d’abstinence sexuelle, ou encore le renforcement de l’encadrement des dons de corps.