Ce texte n’est pas satisfaisant car il est particulièrement peu ambitieux. Il ne met pas en place un système de sélection pour rentrer à l’université, ce qui est dommage. Il ne règle pas les liens lycée / enseignement supérieur alors qu’on le sait, une partie des échecs en 1ère année d’université vient de l’absence de concertation entre les deux institutions. Enfin globalement, une vraie réforme de l’ensemble du système éducatif, dans le prolongement de l’autonomie des universités, aurait été plus judicieux.
Malgré ces points négatifs, des avancées méritent d’être saluées.
Si le projet de loi ne met pas clairement en œuvre une sélection à l'entrée à l'université un premier pas est consenti, puisque les compétences des étudiants sont prises en compte dans les processus d'inscription quand le nombre de candidatures est supérieur au nombre de places.
Le texte met surtout fin au système injuste et intolérable du tirage au sort qui conduisait à rejeter des étudiants capables de réussir et à accepter des étudiants n'ayant clairement pas le niveau. J’ai alerté à plusieurs reprises la Ministre sur ce sujet avant la rentrée.
Grâce à un amendement que nous avons soutenu, les universités vont également mettre en œuvre un enseignement modulaire capitalisable. Afin de décloisonner les voies de formation supérieure (BTS, DUT, Cours Préparatoires aux Grandes Ecoles, licence universitaire) et de faciliter les passerelles entre ces voies, les universités vont organiser ainsi leurs enseignements en modules que les étudiants pourront capitaliser tout au long de leur vie.
Cela permettra aux étudiants d'envisager des mobilités en France, d'envisager des interruptions d'études pour mener une expérience professionnelle, une mobilité internationale. C'est donc un système qui assouplit les parcours et facilite la mobilité géographique durant les études.
Enfin il faut saluer le rattachement des étudiants au régime général de la sécurité sociale qui est plutôt positif. L'affaire de la MNEF il y a quelques années a illustré les errements dans la gestion des mutuelles étudiantes. Le rattachement au régime général est un progrès pour les mobilités de parcours en apportant également une plus grande souplesse dans le passage entre statut d'étudiant au statut de salarié.