Le mois de février a vu deux évènements se rencontrer : le sommet européen sur le budget de l’Union européenne (2021-2027) et le Salon international de l’Agriculture.
Si on se fie au premier budget préparé par le président du Conseil européen, la PAC baisserait de 60 milliards d’euros, avec pour première conséquence la diminution massive des aides européennes aux agriculteurs, déjà exsangues. Avec 1 agriculteur sur 3 qui gagne moins de 350 € par mois, il n’est pas question de leur accorder des primes ou des bonus, mais bien de leur permettre de vivre dignement de leur travail.
S’ajoute à cela une augmentation massive de charges sociales en 2018 pour les agriculteurs indépendants gagnant plus de 720 € par mois. Ainsi, pour un agriculteur qui touche 1 350 € par mois, cela représente une perte de pouvoir d’achat de 340 € par an.
Alors que la loi EGALIM était censée augmenter le revenu des agriculteurs sans frapper le consommateur, « il n’y a pas un centime de ces négociations qui a bénéficié à nos agriculteurs, depuis la loi » expliquait Jérémy Decercle, alors président des Jeunes Agriculteurs. Même le ministre de l’Agriculture a reconnu que ce texte a été un véritable échec.
Comme beaucoup de Français et beaucoup d’entrepreneurs, les agriculteurs sont accablés par les impôts et les normes.
Récemment, les agriculteurs sont aussi victimes d’agri-bashing et de plus en plus accusés d’être les ennemis de la bonne alimentation et du bien-être animal. La cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole Demeter a recensé en 2019 14 498 faits de violence contre les agriculteurs.
La France est pourtant au 3e rang mondial en matière de durabilité des pratiques agricoles (The Economist en 2018), et l'Organisation mondiale du commerce a nommé en 2019, pour la 3e année consécutive, le modèle agricole français comme étant le système de production alimentaire le plus durable au monde.
L’enjeu de cette crise de l’agriculture est aussi de sauvegarder notre indépendance et notre sécurité alimentaires. Notre priorité est de maintenir et développer la production agricole en France à l’heure du CETA et du MERCOSUR qui créent une concurrence déloyale pour nos éleveurs.
En effet, pour la première fois depuis 1945, la France a importé en 2018 plus de produits agroalimentaires européens qu'elle n'en a vendus aux autres pays de l’union : les échanges de produits agroalimentaires avec l’Europe sont déficitaires de 300 millions d’euros selon l’INRA. Depuis 2011, nos exportations vers l’Europe stagnent, alors que nos importations ont bondi de près de 25%, pour toutes les filières (excepté les boissons).
C’est pourquoi il est urgent de sauver nos agriculteurs que j’ai souhaité soutenir en me rendant au Salon International de l’Agriculture organisé à Paris à la fin du mois. Parque ce que j’ai toujours soutenu nos agriculteurs :
• Je défends une baisse de charges.
• Je souhaite un allègement des normes les plus absurdes qui pèsent sur nos agriculteurs.
• Je veux interdire la surtransposition des directives européennes.
• Je suis favorable à l’instauration d’une barrière écologique aux frontières de l'Europe pour sanctionner l'importation depuis des pays qui ne respectent pas nos standards environnementaux et concurrencent déloyalement nos productions agricoles.